Adidas vient de présenter de nouvelles chaussures, un nouveau modèle de sneaker créé par le styliste Jeremy Scott, des Adidas Originals. Jérémy Scott est-il raciste ? C’est la question que beaucoup d’internautes se sont alors posée.
Adidas Originals : Jeremy Scott raciste ?
Voici dont l’objet du délit : une nouvelle paire de sneaker avec une grosse chaîne orange, visiblement destinée à venir s’attacher à la cheville. Et, écrit en gros, inévitablement, le nom de la marque.
La présentation des Adidas Originals Jeremy Scott sur Facebook a entraîné une vague de protestation
La marque aux trois bandes voulait évidemment faire réagir. De ce point de vue, c’est réussi : lorsqu’une photo des Adidas Originals Jeremy Scott est apparue sur la page officielle Facebook de la marque, les protestations des internautes se sont multipliées. Non pas à cause du prix demandé (350$) 😉 mais pour cause de racisme.
Une jambe de pantalon relevée, ça vous dit quelque chose ?
Vous avez probablement déjà vu cela, à tel point que certains s’interrogent sur l’origine de cette mode. C’est apparemment Nicolas Anelka qui, en bon trend-stter, aurait propagé au siècle dernier cette mode qui visait à rendre hommage aux esclaves africains envoyés aux Antilles.
Forcément, un nouveau marché a vu le jour. Et qui dit marché, dit marque.
Ce que la marque a probablement pensé en présentant ses Adidas Originals Jeremy Scott
- Bon nombre de (plus ou moins) jeunes portent depuis quelques années une jambe de pantalon relevée,
- Cette mode semble reliée à un hommage aux esclaves d’origine africaine,
- La lutte contre le racisme reste une valeur sûre,
- La jeunesse adore les marques.
- Ça va faire un tabac.
Ce que le marque a visiblement oublié en présentant ses Adidas Originals Jeremy Scott
- Avec le temps, le sens de la mode disparaît. Ne reste que l’habitude du geste. Les traditions et autres superstitions ne se forment pas autrement.
- Entre racisme et anti-racisme, la frontière est très mince : une même personne pourra être perçue comme raciste ou anti-raciste selon divers facteurs, comme par exemple le contexte dans lequel apparaissent ses propos, tandis que deux personnes différentes tenant les mêmes propos peuvent amener le récepteur, plus ou moins consciemment d’ailleurs, à des jugements diamétralement opposés.
- Il est rarement souhaitable pour une marque de s’attaquer de front à ce type de sujets sensibles : si la cible marketing comprend l’intention sous-jacente, cela peut entraîner une importante réaction de rejet. Quand on roule sur des oeufs avec un quatre tonnes, c’est la casse assurée – et bien peu de chance d’obtenir une omelette.
- « Au siècle dernier », disais-je. Ça commence à dater.
Ce que le marque a fait pour faire oublier ses Adidas Originals Jeremy Scott
Adidas a annoncé hier, dans une sorte d’ « appel à la raison » du 18 juin, que la création de cette nouvelle paire de sneaker n’avait rien à voir avec l’esclavage (promis-juré !), qu’elle était simplement le résultat du sens de la provocation très particulier de Jeremy Scott et de son approche créative unique sur le marché. Ils ont indiqué regretter que cela ait pu froisser certaines personnes et en tirer les conclusions en retirant du marché les Adidas Originals Jeremy Scott, avant même leur commercialisation qui devait débuter en août 2012.
Bref, un bad buzz et des Adidas Originals Jeremy Scott déjà au placard de l’Histoire.