L’écrit web, un livre de Joël Ronez
Il s’agit ici d’un « petit » livre, puisqu’il ne compte que 126 pages – à comparer avec les 700 du guide ultime du webmarketing. Mais, fort heureusement, la qualité n’est bien souvent pas proportionnelle à la quantité.
Il est édité par le CFPJ, le Centre de Formation et de Perfectionnement des Journalistes. Ce qui permet déjà de situer un peu ce que l’on va trouver au fil des pages.
Qui est Joël Ronez ?
L’information est tombée il y a quelques heures : Joël Ronez devient directeur du Mouv’. Lorsque j’ai aperçu cette nouvelle, j’ai aussitôt pensé à son livre « l’écrit web » que j’avais apprécié, il y a quelques temps déjà.
Il était consultant de 2002 à 2008, date à laquelle il a rejoint Arte France pour s’occuper de tout ce qui touche à internet. Il était depuis juillet 2011 directeur nouveaux médias au sein du groupe Radio France, dont fait partie le Mouv’.
Pour vous tenir au courant de son actualité, la meilleure solution est aujourd’hui de suivre Joël Ronez sur Twitter.
Mon avis sur le livre « L’écrit web »
Le point très positif du livre est qu’il suit un véritable parti-pris. Il y a beaucoup d’ouvrages qui se contentent d’être purement informatifs. Ceux-ci n’approfondissent jamais vraiment les sujets, car ils ne font que rester en surface, sur des règles de base et des consensus. Sans forcément donner les clés pour les comprendre, d’ailleurs.
Avec « l’écrit web », Joël Ronez expose non seulement ses connaissances mais aussi son point de vue, tout en expliquant chaque point de manière très claire. Le lecteur doit simplement garder à l’esprit qu’il s’agit là d’une vision et que ce ne sont pas là des paroles d’évangiles.
Du coup, on peut ne pas être totalement d’accord avec son approche.
Un exemple ? J. Ronez évoque – très brièvement – les prestations payantes de référencement en ces termes :
De nombreuses sociétés proposent des prestations payantes de référencement. […] Je suis plutôt réservé sur l’intérêt de faire appel à ce type de prestation, sauf dans le cas extrême où un site est dans un secteur ultra-concurrentiel. Bien souvent, le travail sur les contenus et le respect des quelques consignes énoncées ici suffisent. […] Même si Google est un robot, on s’aperçoit qu’au final les sites bien référencés de manière pérenne sont ceux qui ont un contenu sincère. C’est-à-dire susceptibles de générer de l’intérêt.
On tombe là un peu dans le piège classique – et très français – du « si un produit est bon, ça se sait et il se vend« . Si je propose moi-même de réaliser un audit de référencement, c’est justement parce que non seulement tous les sites ne respectent pas les consignes en question mais aussi parce que les respecter ne suffit pas. Un site qui se contente de cela aura bien peu de chance de mettre la tête hors de l’eau alors qu’un autre, qui aura compris que le référencement et le contenu éditorial doivent s’intégrer dans une stratégie marketing globale, obtiendra de bien meilleures résultats sans forcément plus d’efforts.
Pour sa défense, il ne faut pas oublier que ce livre s’adresse avant tout aux journalistes – même si, rappelons le, les comités de rédaction n’ont pas attendu le marketing pour savoir qu’il faut penser au public lorsque l’on produit du contenu. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il est sous-titré « traitement de l’information sur internet ».
Vu sous cet angle, les conseils proposés sont une nouvelle fois très pertinentes (écrire naturellement, simplement, et souvent). Ce point se sentent particulièrement par moments, par exemple lorsque Joël Ronez montre à quel point les titres incitatifs peuvent être problématiques sur le web et explique donc qu’il faut, sauf exception, privilégier les titres informatifs.
Notons cependant que l’un n’empêche pas l’autre. Si vous avez un site WordPress, par exemple, vous pouvez utiliser le plugin WordPress SEO de Yoast pour mettre en place un « titre SEO » qui sera différent du titre de l’article. Ce « titre SEO » sera celui qui sera utilisé et (généralement) affiché par Google lors de l’affichage des résultats : il sera donc informatif. Mais le titre de l’article peut, lui, exprimer un peu plus de fantaisie et se montrer incitatif.
Par ailleurs, « l’écrit web » date de 2007 et la concurrence sur le web n’a fait que croître de façon exponentielle depuis cette date alors que, dans le même temps, la vision « 100% technique » du SEO est peu à peu tombée en désuétude.
A vrai dire, le seul véritable défaut de ce livre est qu’il est difficile aujourd’hui de se le procurer à un prix raisonnable !