Régler ses achats sur le web par chèque, une idée saugrenue ? En fait, pas forcément plus que celle qui consiste à faire figurer un numéro de téléphone sur son site ! Pesons le pour et le contre.
Le chèque, un moyen de paiement du passé ?
Selon le vieil adage « le client est roi », certains considèrent qu’un e-commerçant a toujours intérêt à proposer le plus large choix de moyens de paiement.
En réalité, outre le faix que la liberté et le choix sont une source de complexité et de possible confusion donc d’augmentation du taux d’abandon, le vendeur doit s’adapter à sa clientèle et non à l’internaute lambda.
Or, on le sait, les modes de paiement sont souvent liés à des habitudes culturelles. L’image de l’Allemand qui règle tout en liquide est ainsi parfois exagérée mais elle repose sur une réalité. Ainsi, côté e-commerce, le virement bancaire est une pratique très rare aux Etats-Unis mais extrêmement fréquente outre-Rhin.
Lorsqu’il s’agit de vente en ligne, nous sommes le pays de la carte bancaire. Mais le paiement par chèque est historiquement très populaire en France. Il y a ainsi eu 3,12 milliards de chèques émis en 2010, bien plus que dans la plupart des autres pays occidentaux. Un nombre qui diminue certes mais qui reste impressionnant.
Si vous voulez allez plus loin, vous pouvez consulter ce livre blanc sur les moyens de paiement par pays.
Mais est-il encore pertinent d’accepter le paiement par chèque de nos jours lorsque l’on tient, par exemple, une boutique en ligne ?
E-commerce : avantages et inconvénients du paiement par chèque
Peu d’avantages
Les avantages sont en fait, dans ce cas, peu nombreux :
[list style= »plusblue »]
- Le principal est que certains clients n’ont pas confiance dans le paiement en ligne.
Selon votre cible, vous pouvez être tenté de penser que cela vous concerne peu. Malheureusement, il n’y a pas que les seniors qui se méfient des transactions en direct sur internet. En outre et surtout, l’évolution de ce manque de confiance est incertaine.
Les jeunes générations, en effet, sont plus habituées au média internet. Elles grandissent, gagnent en pouvoir d’achat et sont souvent plus à l’aise que leurs aînés avec le fait de payer leurs achats directement en ligne. Mais lorsqu’il devient évident que même les plus grands acteurs du web ne parviennent pas à sécuriser totalement leur base de donnée et leur processus de paiement en ligne – et pour cause, c’est impossible ! – la confiance peut rapidement s’effriter.
D’ailleurs, parmi les fameuses jeunes générations il y a aussi un certain nombre d’individus suffisamment au courant de la problématique de la sécurité en ligne. Ceux-là seront donc particulièrement sévères si votre dispositif de vente en ligne présente la moindre défaillance.
Le baromètre 2013 de « la confiance des Français dans le numérique », publié par l’ACSEL et la CDC, montre que la croyance en une progression constante de la confiance est tout aussi fausse que celle que certains ont pu avoir lors des Trente Glorieuses en une croissance ininterrompue.
- D’autres clients n’ont pas accès, pour une raison ou pour une autre, à une carte bancaire ou un compte type Paypal.
- Enfin, la gratuité du chèque reste un de ses plus gros atouts.
[/list]
Beaucoup d’inconvénients
Côté négatif, en revanche, les points ne manquent pas :
[list style= »xorange »]
- Le chèque sur internet est un mode de paiement en différé.
Il faut donc tenir compte du délai d’encaissement et de traitement de la commande. Ceci dit, l’internaute qui fait le choix du chèque est censé avoir conscience que son produit ne lui sera pas expédié sur le champs. Il faut néanmoins le lui rappeler très clairement lorsqu’il s’agit de procéder au règlement.
- Pour l’entreprise, accepter les chèques implique la nécessité d’un traitement manuel.
- Enfin et surtout, le risque de fraude et d’impayés est important.
En 2009, il y a ainsi eu pas moins de 4,4 millions de chèques impayés (sur 3,3 milliards de chèques émis tout de même).
[/list]
Or le rejet de chèque peut vous coûter cher. Pour mieux comprendre ce que vous risquez, voici un exemple d’arnaque sur ebay (par chèque donc) dont j’ai récemment été victime.